Découverte

Némésis sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque et serra encore plus fort Kuro-on contre elle. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de suivre Kohanei en dehors de sa mine? Elle qui détestait le soleil, la foule et être bousculée...

-Misére, geignit-elle une nouvelle fois cherchant Kohanei du regard.

"Ne bouge pas de là, je reviens tout de suite", qu'elle avait dit. Et ça faisait bien vingt minutes qu'elle poireautait à l'entrée de cette grande batisse, "gênant" les passants qui la regardaient d'un air bizarre. Vous me direz, une grande gigue comme elle, couverte de terre et n'appréciant visiblement pas la lumière et armée, ça se voit. Et pas qu'un peu.

-Kohanei, dépéche-toi, s'il te plaît.

...Du côté de Kohanei...

Elle était entrée dans une grande bâtisse qui, jusque là, lui était inconnue. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue à Kyanos.
Dans le bâtiment, c'était, pour ainsi dire, totalement vide. Les pas de la jeune fille résonnaient dans l'édifice aux murs et au sol nus, et surtout, il n'y avait personne. Et ça c'était bizarre. Il n'y avait personne, mais vraiment personne, à part elle et une mouche morte à moitié desséchée dans le coin droit de la salle.

Pourtant, il y avait eu des meubles ici, elle en était certaine, des traces plus claires sur le sol en témoignaient. Mais pourquoi il n'y avait plus rien? Très bonne question.

C'est alors qu'elle gambergeait comme pas possible qu'elle entendit des exclamations au dehors...

...Du côté de Némésis...

Les gens commençaient vraiment à en avoir marre de cette sauvageonne plantée là comme une asperge. Un homme bien baraqué, taillé comme une armoire à glace, s'avança vers Némésis et la poussa brutalement "Bouge de là! Tu gênes, gamine!!"

La bousculade, la phrase mauvaise...Némésis détestait les gens, encore moins ceux qui la provoquaient gratuitement.

-Veuillez m'excuser monsieur, mais il me semble que la rue est assez large pour que vingt comme vous ne la bloquent. Je ne dérangeait donc pas, sauf si vous souhaitez assouvit une quelconque soif de sang, tout comme Kuro-on, soif que, pour elle, je serais prête à étancher, quitte à ce que ce soit votre sang épais et glauque qui ne lui serve de pitance.

Et, comme pour appuyer ses dire, elle dégaina lentement Kuro-on et en fit étinceller le fil, tranchant comme un rasoir.

-A vous de voir si vous tenez à la vie ou à vos convictions. Moi, je m'en moque.

L'homme rugit de fureur et fonça sur Némésis.

Kohanei sortit juste à temps pour entendre les paroles de Némésis -A vous de voir si vous tenez à la vie ou à vos convictions. Moi, je m'en moque.

Elle observa d'un air désabusé l'armoire à glace se ruer sur la brune, puis les passants qui regardaient cette étrange scène: un mastodonte qui essayait de démonter le portrait à une sauvageonne sortie d'on ne sais où. Elle soupira, elle se sentait obligée d'intervenir, elle n'avait pas envie d'un meurtre en pleine rue -bien que la mort du gorille soit plus probable que celle de Némésis- mais bon voilà quoi, ça fait pas bonne impression de démonter quelqu'un en ville.

Elle s'avança calmement entre les deux belligerants et pointa tranquillement, presque ennuyée, sa lance sur l'homme, qui s'arrêta net:
-Stop stop stop, pas touche à mon amie ou tu risques de raccourcir de quelques centimètres mon vieux. Je te laisse réfléchir bien gentiment à ce que tu préfères: laisser mon amie tranquille et partir, ou décider de foncer encore plus loin dans ta bêtise et perdre la tête -au sens propre-?

Après quelques gromellements, l'homme se détourna et partit.
Kohanei raccrocha sa lance dans son dos et soupira:
-Par les déesses, y'en a qui sont vraiment incorrigibles!

Némésis évita sans peine la charge du mastodonte d'une roulade souple, bondit et lui plaça deux atémis sauvages dans les côtes. L'homme cessa de respirer deux secondes avant de se remettre à l'attaquer. La lame du Kuro-on lui passa à ras de la gorge tandis que Némésis poussait un sifflement moqueur.
C'est à cet instant que Kohanei intervint, sa lance pointée vers le coeur de l'abruti:

-Stop stop stop, pas touche à mon amie ou tu risques de raccourcir de quelques centimètres mon vieux. Je te laisse réfléchir bien gentiment à ce que tu préfères: laisser mon amie tranquille et partir, ou décider de foncer encore plus loin dans ta bêtise et perdre la tête -au sens propre-?

Bien dit Kohanei! T'es la meilleure! En tout cas, cette phrase sembla faire son petit effet sur le type, qui partit sans demander son reste après avoir marmonné quelques menaces. Kohanei rengaina en soupirant:

-Par les déesses, y'en a qui sont vraiment incorrigibles!
-Tu le connait?, demanda Némésis, qui rengaina un Kuro-on insatisfait dans son fourreau. Dans tout les cas, je te doit une fière chandelle, même si Kuro-chan n'a pas apprécié ton intervention.

Les passants, qui étaient restés et qui avaient entendu Némésis, s'écartérent. Le mot "folle" enfla dans la foule et Némésis tira de nouveau son sabre:

-Y'a un probléme? Quelqu'un souhaite-il avoir la chance d'avoir eu connu une relation très intime avec mon Kuro-on?

Roh, maître Sephiroth, je vous aime!

-Tu le connait? Dans tout les cas, je te doit une fière chandelle, même si Kuro-chan n'a pas apprécié ton intervention.

Kohanei haussa les sourcils:
-Non, je ne le connais pas, heureusement! Je n'aime simplement pas que le sang coule sans raison.

Oui, un instant elle avait craint qu'il n'y ait des morts. Tout ce qui se rapportait, de près ou de loin, au sang la dégoutait, bien qu'elle en ait fait couler une grande quantité autrefois. Tout comme son dégout du feu d'ailleurs.
Elle entendit distinctement les mots "folle" et "malade mentale" autour d'elle. Elle se redressa et ricana avec un sourire à faire peur au plus courageux des crocodiles:
-Quelqu'un a envie de tater de ma lance pour voir? Osez répéter que mon amie est folle et je vous prouverais que je le suis tout autant, voire plus... Dégagez! Ya rien à voir!

La foule se dispersa. L'estomac de Kohanei se mit à gronder, et elle éclata de rire:
-Niaf mais c'est que j'ai la dalle moi! Ca te dis d'aller manger Némésis?